LES ÉGLISES

L’édifice présente un plan à trois nefs divisées par des arcs en plein cintre surmontant des colonnes monolithiques. Il est dépourvu d’abside, sans doute du fait des travaux d’agrandissement entamés au XVe siècle, lorsque les nefs latérales voûtées et le plafond à caissons de la nef centrale furent réalisés et l’espace du chœur agrandi.
La maçonnerie externe est constituée de moellons équarris en calcaire blanc rangés régulièrement. Ils furent réutilisés même lors des agrandissements postmédiévaux et posés en rangées moins régulières. La façade abrite trois portails, deux oculus latéraux et une rosace. La partie centrale remonte au XIIe siècle, à l’exception de la rosace, datée du XVe siècle. En haut, on admire une série d’arceaux monolithiques sur des consoles décorées de figures zoomorphes, comme celles de l’archivolte du portail central : l’appareil décoratif fut entièrement réalisé par les maîtres d’œuvres chargés de la décoration sculptée de la piève de Valdicastello.
Le portique annexé à la partie gauche de la façade remonte à 1601, tandis que le clocher actuel remonte à la première moitié du XVIIIe siècle.

Du document référant de l’existence de l’église en 876, on apprend qu’elle dépendait de la piève de S. Felicita à Valdicastello. Cette dépendance est issue de la proximité géographique des deux localités, situées à quelques kilomètres de distance et reliées par d’anciens tracés routiers. A l’instar de la piève de Valdicastello, l’église de S. Maria Assunta fut réalisée au XIIe siècle, notamment au niveau de la nef centrale et de la partie de la façade correspondante, dont la décoration sculptée fut réalisée par les mêmes maîtres d’œuvres qui en réalisèrent une similaire à Valdicastello.
Au cours des siècles suivants, on assiste à l’essor de ce territoire, grâce à l’exploitation des ressources minières et aux alliances stratégiques, qui la menèrent sous le contrôle de Florence au XVe siècle. A partir de cette époque, un processus d’agrandissement de l’édifice est entamé. En dépit des pressions subies, l’église demeura formellement dépendante de la piève de Valdicastello jusqu’à 1652 et sous le diocèse de Lucques jusqu’au XVIIIe siècle. En 1788, la piève de S. Maria Assunta passa sous le diocèse de Pise, à l’instar des autres pièves de la Versilia.

A l’intérieur on admire l’Assomption de la Vierge de Pietro de Talata (mieux connu sous le nom de Maître de Borsigliana), datée de 1460 et placée sur le maître-autel jusqu’au XVIIe siècle.

L’édifice fut endommagé par le tremblement de terre des années 1920. Une campagne de restauration fut entamée, durant laquelle on assiste à la reconstruction du clocher, partiellement effondré, à la consolidation des charpentes et à la réparation des voûtes de nefs mineures, qui s’étaient détachées des murs latéraux.

M.P. Gavioli Andres, L. Luisi Galleni, Pievi romaniche della Versilia: itinerari storico- artistici, Lucca 1999, pp. 93-105.
M.T. Filieri, S. Russo (a cura di), La piana lucchese e la Versilia, Milano 2000, pp. 142-144.