LES ÉGLISES

L’église de la Sainte Trinité et de Saint Jean-Baptiste, de plan allongé, est formée d’une nef unique couverte d’une charpente en bois apparente, prolongée par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Sa toiture est en tuiles. Les dalles de granit de couleur ocre, blanche et noire qui la constituent sont répartis de façon aléatoire, créant des contrastes décoratifs. Sa façade occidentale élancée est percée d’une porte surmontée d’un linteau et d’un arc de décharge.
Son fronton, ses murs gouttereaux et son abside sont ornés d’arcatures aveugles plein cintre reposant sur des modillons. Ces derniers et les architraves sont enrichis d’un décor sculpté composé de figures géométriques, végétaux et animaux, ainsi que de personnages humains. On peut notamment voir, sur le fronton de la façade occidentale, un personnage extrayant une épine de son pied gauche.

L’église de la Sainte Trinité et de Saint Jean-Baptiste date vraisemblablement de la première moitié du XIIe siècle, si l’on compare ses caractéristiques architecturales à celles d’édifices similaires et documentés, notamment en Toscane (façade étirée dans le sens de la hauteur, lui donnant un aspect élancé, arc triomphal fortement brisé). Ornée de peintures monumentales au XVe siècle, elle est décrite en 1589 par le visiteur apostolique Mgr Mascardi. Elle compte à cette date trois autels : le maître-autel dédié à saint Jean-Baptiste, le second à la Vierge ; la titulature du troisième autel n’est pas précisée. La présence d’une tour-clocher attenante à l’église et portant une seule cloche est en outre mentionnée. Cette partie de l’édifice, antérieure à la fin du XVIe siècle, est détruite au XIXe siècle.

Les murs intérieurs, partiellement dépourvus d’enduit, comportent des peintures monumentales réalisées sur enduit a fresco. On peut admirer notamment le décor peint datant de 1458, figurant les Docteurs de l'Eglise Saint Augustin, Saint Grégoire, Saint Jérôme et Saint Ambroise, tenant tous quatre une Bible sur leurs genoux, ou la figure l’Archange Saint Michel, peseur des âmes et terrassant le dragon, exécutée en 1448. Les parois de l’arc triomphal supportaient également un décor peint, aujourd’hui effacé.

La première restauration documentée avec précision date de 1887. La toiture  du vaisseau est reprise en tuiles, les anciennes dalles étant conservées uniquement sur l’abside. L’arc en plein cintre sans tympan de la porte occidentale est remplacé par un linteau monolithe. Les deux baies de la façade occidentale sont supprimées. En 1968 est lancée un chantier de restauration des peintures murales; ces restaurations sont complétées en 1989. Les dernières réfections importantes datent de 2009 et concernent l’ensemble de l’édifice.

Coroneo Roberto, Chiese romaniche della Corsica. Architettura e scultura (XI-XIII secolo), Cagliari, 2006.
Coroneo Roberto, Architettura romanica dalla metà del mille al primo ‘300, Nuoro, 1993.
Moracchini-Mazel Geneviève, Les églises romanes de la Corse, T. 1, 2. Paris, 1967.