LES ÉGLISES

L’édifice dispose d’un plan à trois nefs avec abside polygonale.
L’abside, réalisée en briques, est surmontée d’une magnifique voûte nervurée. Les pilastres séparent la partie extérieure en secteurs, dont chacun est formé par deux arceaux suspendus. Les murs de l’abside sont percés par trois grandes fenêtres conçues par l’ingénieur Luigi Filippeschi.
La façade de la piève est rythmée verticalement par des pilastres indiquant les trois secteurs, où s’ouvrent les trois portails du XIXe siècle. La partie terminale de la façade est caractérisée par des arceaux aveugles en saillie surmontant des consoles décorées.
Sur le côté septentrional s’ouvrent un portail ébrasé en briques décorées et trois fenêtres.
Le clocher-mur à deux cloches est adossé au revers de façade.
A l’intérieur, l’église est formée par trois nefs à six colonnes en briques surmontées de chapiteaux en pierre ayant des décorations humaines, végétales et animales. Les colonnes en direction du portail central présentent plusieurs styles différents.

Les premiers documents témoignant de son existence datent de 1061, quoique ses formes actuelles remontent à la fin du XIIIe siècle : en 1279, l’évêque de Lucques Paganello octroya à l’église de S. Martino le titre de piève. L’ouvrier Andrea di Upezzino fut chargé de la direction des travaux de reconstruction, qui se fit lentement par étapes, pour obtenir une piève à trois nefs en briques caractérisée par une abside polygonale surmontée d’une voûte nervurée de grande beauté.
D’après la reconstruction historique faite par Eva Malacarne, l’édification de la piève se fit au Moyen-âge en trois étapes, dont seule la troisième est datable. Durant la première phase de construction, l’embase est conçue selon un projet d’église à trois nefs, rythmée par sept travées surmontées par des voûtes croisées. Dans la deuxième phase de construction, des problèmes statiques et économiques obligèrent les réalisateurs à mettre en place des modifications : les dimensions de l’édifice furent réduites, la composition des travées reconsidérée et l’idée d’utiliser des voûtes croisées comme couvrement fut abandonnée. La construction de l’édifice dans ses formes actuelles fut dirigée par l’ouvrier Andrea di Upezzino pendant la troisième phase, entre 1279 et 1286, l’année de constitution en piève et la date gravée dans l’espace du chœur respectivement. 
Suite au passage sous la juridiction du diocèse de S. Miniato en 1622, cet édifice fut restauré, consolidé et embelli dès 1639.

A l’intérieur de l’église est conservé un petit bassin en marbre sur lequel se lit une inscription gravée : il s’agit de l’unité de mesure utilisée pour le vin, représentant l’impôt que les habitants de Palaia étaient censés payer au prêtre.
Les décorations de briques réalisées après la cuisson et la pose des éléments, ainsi que les chapiteaux sculptés des piliers internes sont des éléments particulièrement appréciables.

Au fil du temps, l’édifice a subi plusieurs restaurations à cause du terrain argileux et des dégradations dues aux phénomènes ébouleux. Déjà en 1564 l’église était déconsacrée et en mauvais état de conservation. Une première intervention eut lieu dans la première moitié du XVIIe siècle, suite au passage sous la juridiction du diocèse de S. Miniato.
A la fin du XIXe siècle, l’ingénieur Luigi Filippeschi fit son intervention. Se basant d’abord sur la mauvaise prémisse que l’église aurait été réalisée par Andrea Pisano, il conçut une restauration intégrale, aujourd’hui considérée comme douteuse, pour donner à l’édifice son aspect d’origine.
Les interventions réalisées à cette époque eurent comme conséquence l’élimination des superstructures baroques, l’enlèvement du plâtre, le rattachement des fissures dans la maçonnerie et le remplacement du parement de la façade par des insertions de briques en style néogothique.

E. Malacarne, “La pieve di San Martino a Palaia”, in Palaia e il suo territorio tra antichità e medioevo, Atti del convegno (Palaia 1999), a cura di P. Morelli, Pontedera, Bandecchi e Vivaldi, 2000, p.181-211.