LES ÉGLISES

L’église affiche les mêmes caractéristiques de construction que d’autres édifices romans, réalisés par les maîtres d’œuvres itinérants d’influence pisane, y compris la Sardaigne et la Corse.
Elle dispose d’un plan à trois nefs avec abside et clocher-tour sur le côté.
L’intérieur est formé par trois nefs réparties sur deux rangées de six colonnes, que deux pilastres à base rectangulaire interrompent au niveau du chœur. Les chapiteaux (corinthiens, ioniques et composites) et les colonnes furent réalisés au moyen de matériaux réutilisés, sans doute d’époque romaine, suivant la technique utilisée à Pise à cette période.
Sur les arcades des nefs s’ouvre la claire-voie formée par quatre fenêtres sur chaque côté.
La façade de la piève renvoie aux éléments de décoration de la cathédrale de Pise : pilastres, losanges en gradins, arceaux aveugles. Ces caractéristiques communes sont justifiées par le fait que le commettant de l’église était un évêque pisan, qui mit à la disposition les terrains de propriété archiépiscopale, ainsi que les maîtres d’œuvres nécessaires.  
Pour la façade et le côté latéral on adopta la technique spécialisée dite « en tailleur de pierre », sans doute mise en œuvre par ceux qui travaillèrent ou se formèrent auprès de la cathédrale de Pise.
A remarquer, la présence de pierres « en ailerons », visant à ancrer les pilastres à la façade pour en garantir la stabilité et la résistance antisismique. La même mesure fut adoptée pour la réalisation d’églises sardes et corses. Suivant le style d’autres pièves rurales, le côté droit, qui est opposé à la route principale fut réalisé selon la technique « en rangées », plus rapide et économique.  

En 934, l’évêque Zanobi nomma le père Giovanni recteur de l’église : il s’agit du premier témoignage de l’église arrivé jusqu’à nous.
Les formes actuelles remontent à une phase de construction allant de la fin du XIe et le début du XIIe siècle, lorsque les pièves du territoire étaient édifiées suivant un schéma commun : plan à trois nefs avec abside et clocher-tour, de grandes dimensions, technique hautement spécialisée, décorations en losanges et arceaux aveugles. 
Au cours du XVIIe siècle, les fresques furent martelées et enduites selon les critères réformés de l’époque. Plusieurs autels furent réalisés et adossés aux murs. Un changement supplémentaire se produisit au cours du XVIIIe siècle, lorsque l’ingénieur Gaetano Niccolai reconstruisit l’abside et le clocher, incluant la Chapelle du Saint-Sacrément.

Le côté latéral gauche de la piève laisse apercevoir un riche répertoire sculpté de motifs zoomorphes et anthropomorphes. Sur la façade un bas-relief représente la « Décollation de Saint Jean-Baptiste », le saint titulaire de l’église. 
Les nefs sont traversées par un vaste cycle de fresques représentant des scènes évangéliques et des bandes décoratives, que deux peintres anonymes réalisèrent au milieu du XIIIe siècle. Les histoires sont racontées sur deux registres superposés et séparés entre eux par un cadre très fin. Les fresques étaient censées recouvrir les murs latéraux et le revers de façade, pour aboutir à la merveilleuse « Déposition » en bois polychrome de l’abside, datée de la deuxième moitié du XIIIe siècle. Le groupe sculpté affiche quelques éléments iconographiques typiques de la « Déposition » de la cathédrale de Volterra, ainsi que des éléments stylistiques appartenant au groupe de l’Oratoire de Barga. Cette œuvre s’insère dans une typologie sculptée, qui s’était diffusée dans le territoire pisan suite au groupe bourguignon présent dans le Dôme de Pise. A l’entrée de l’église on admire un bénitier formé d’un chapiteau corinthien renversé et par un bassin en marbre issu d’un cippe étrusque. Sur la nef gauche on remarque un bénitier en marbre du XIIIe siècle et décoré de motifs floraux, sans doute issu de l’église de S. Jacopo in Lupeta. Un grand prestige est accordé au tabernacle en pierre contenant la statue de Saint Jean-Baptiste, daté vraisemblablement du XIVe siècle et attribué à l’atelier de Nino Pisano. L’œuvre provient de l’église de S. Felice à Pise.
Parmi le mobilier sacré, une attention toute particulière doit être attachée à la croix pectorale porte-reliques en style byzantin, provenant de la Syrie et datée entre les IXe et Xe siècles. Cet objet affiche un façonnage élégant avec incrustation d’or jaune. Sur un côté, on admire le Crucifix entre Marie et Jean entouré d’autres scènes évangéliques ; sur l’autres côté, Marie en prière parmi les apôtres, surmontée par l’Ascension et surmontant la Descente aux enfers.

La partie de l’église ayant subi les plus grandes transformations est celle du chœur : au cours du XVIIe siècle, les nefs latérales furent prolongées pour permettre la réalisation de la chapelle de la Vierge (Cappella della Madonna) et la sacristie.
Au XVIIIe siècle, le clocher à base carrée fut réalisé au-dessus de la sacristie.
Au début du XXe siècle, l’ingénieur Eaco Montanari réalisa un projet de restauration pour redonner à l’église son aspect médiéval, qui domine encore aujourd’hui.

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